En France, aucun diplôme d’État n’impose, par la loi, l’accès au poste de directeur administratif et financier. Pourtant, la majorité des recruteurs exigent un bac+5 en gestion, finance ou comptabilité, assorti de plusieurs années d’expérience. Certaines entreprises recrutent parfois des profils issus d’écoles d’ingénieurs ou de cursus atypiques, mais ces cas restent marginaux dans les grandes structures.
La réalité du terrain tranche nettement avec l’absence de cadre officiel : dans les faits, ce sont la formation initiale et le parcours professionnel qui font la différence. Les écarts constatés sur les fiches de paie témoignent aussi de cette diversité de profils et de cheminements.
Le directeur administratif et financier : un acteur-clé de la stratégie d’entreprise
Au sein de l’organigramme, le directeur administratif et financier est bien plus qu’un simple gardien des chiffres. Le DAF, aussi connu sous l’appellation de chief financial officer, intervient en véritable stratège : il construit la politique financière, sent venir les risques, planifie les investissements et adapte les ressources à la trajectoire de l’entreprise.
Ses tâches dépassent largement la gestion du budget. Établir des tableaux de bord, coordonner la trésorerie, optimiser la fiscalité : chaque aspect exige méthode et dialogue avec les autres directions. Les directeurs administratifs financiers travaillent main dans la main avec la direction générale mais aussi avec les équipes opérationnelles, afin d’orienter les décisions majeures et de consolider la santé financière de l’organisation.
Voici quelques domaines où le DAF intervient au quotidien :
- Pilotage de la performance : suivi des indicateurs, analyse fine des écarts, et formulation de recommandations pour ajuster la trajectoire.
- Gestion des risques : veille réglementaire active, repérage des vulnérabilités, conception de plans de continuité adaptés.
- Supervision de la conformité : application stricte des normes comptables, gestion des audits et échanges réguliers avec les commissaires aux comptes.
La fonction ne se limite donc pas à la technique comptable ou à la finance pure : elle requiert une compréhension globale de l’entreprise et une capacité à anticiper les changements. Avec la transformation numérique, la mondialisation et l’évolution des règles, le rôle du directeur administratif prend une dimension encore plus stratégique.
Quels parcours et diplômes ouvrent la voie au métier de DAF ?
Pour accéder au poste de directeur administratif et financier, il faut s’appuyer sur une formation solide en comptabilité, gestion et finance, souvent validée par un bac +5. Plusieurs itinéraires sont envisageables. Les diplômés des écoles de commerce, notamment avec une spécialisation en finance ou gestion, bénéficient d’une reconnaissance immédiate auprès des employeurs. Les masters universitaires en sciences de gestion, CCA (comptabilité, contrôle, audit) ou finance d’entreprise, ouvrent également des perspectives sérieuses.
Les cursus menant au DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) attirent de plus en plus de candidats. Ce diplôme, accessible après un DCG ou une licence, forme à la maîtrise des normes comptables, à l’audit et au contrôle de gestion. Le DEC (diplôme d’expertise comptable) représente le niveau d’expertise le plus avancé. Si un passage par une business school peut accélérer l’entrée dans la profession, l’expérience acquise en cabinet d’audit ou en direction financière reste déterminante.
Plusieurs types de formations sont privilégiés par les recruteurs :
- Écoles de commerce avec spécialisation finance ou gestion
- Masters universitaires en gestion, finance ou CCA
- DSCG, DEC pour les profils experts
Cette diversité de parcours enrichit le métier. Certains DAF ont commencé en audit ou en contrôle de gestion, d’autres ont évolué après une expérience en comptabilité ou en conseil. Le diplôme ne suffit pas : l’expérience sur le terrain reste un passage obligé pour gagner en crédibilité et peser dans la prise de décision.
Salaires, évolutions de carrière et perspectives du poste de DAF
La rémunération du directeur administratif et financier reflète l’importance de sa mission. Dans une PME, le salaire annuel se situe la plupart du temps entre 60 000 et 80 000 euros bruts. Au sein d’un grand groupe ou d’une entreprise internationale, les niveaux s’envolent, dépassant fréquemment les 120 000 euros, avec des sommets atteints pour un directeur financier du groupe à large périmètre. La part variable, souvent liée à la performance, prend une place grandissante dans la structure des revenus.
Avec l’expérience et la capacité à évoluer dans des environnements complexes, les opportunités se multiplient. Nombre de directeurs administratifs et financiers accèdent à des postes de direction générale ou de directeur financier et administratif dans des groupes cotés. Certains choisissent de mettre leur savoir-faire au service d’autres structures comme consultant en finance ou conseiller indépendant pour accompagner des entreprises en mutation.
Le métier se transforme sous l’impulsion de la digitalisation, de la réglementation exigeante et de la montée des enjeux liés à la RSE. Les profils capables d’articuler stratégie, gestion des risques et innovation sont particulièrement recherchés. Les entreprises attendent désormais des DAF qu’ils sachent anticiper les changements, accompagner la refonte des modèles économiques et dialoguer avec tous les acteurs internes et externes.
Choisir la bonne formation : conseils pratiques pour préparer sa carrière de DAF
Se préparer à devenir directeur administratif et financier réclame de la lucidité et une gestion avisée de son parcours. Le chemin classique passe par un master en gestion financière, comptabilité ou audit. Les écoles de commerce jouissent d’une forte popularité auprès des employeurs, mais les universités restent parfaitement légitimes avec, par exemple, un Master CCA (comptabilité, contrôle, audit). Le DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) conserve aussi une solide réputation, notamment pour ceux qui visent l’expertise comptable.
Pour renforcer son profil, il est recommandé de multiplier les stages dans des domaines clés comme le contrôle de gestion, la trésorerie ou l’audit financier. Ces expériences permettent de saisir la réalité de la gestion financière d’entreprise et facilitent l’accès à des responsabilités accrues. Quant à ceux qui viennent d’autres horizons, compléter sa formation par des modules techniques représente un véritable atout. Les certificats spécialisés en finance ou contrôle de gestion, délivrés par des organismes reconnus, témoignent d’une capacité à répondre aux besoins évolutifs du marché.
L’apprentissage ne s’arrête pas au diplôme. Ceux qui exercent la fonction évoquent souvent l’importance du management d’équipe, de la négociation bancaire ou de la conduite du changement dans leur progression. S’orienter vers des entreprises proposant une vision transversale des métiers permet d’appréhender, dans le concret, le pilotage financier au plus près de la réalité.


